Quelque loin qu’ait pu être poussée la « solidification » du monde sensible, elle ne peut jamais être telle que celui-ci soit réellement un « système clos » comme le croient les matérialistes ; elle a d’ailleurs des limites imposées par la nature même des choses, et plus elle approche de ces limites, plus l’état qu’elle représente est instable ; en fait, comme nous l’avons vu, le point correspondant à ce maximum de « solidité » est déjà dépassé, et cette apparence de « système clos » ne peut maintenant que devenir de plus en plus illusoire et inadéquate à la réalité. Aussi avons-nous parlé de « fissures » par lesquelles s’introduisent déjà et s’introduiront de plus en plus certaines forces destructives ; suivant le symbolisme traditionnel, ces « fissures » se produisent dans la « Grande Muraille » qui entoure ce monde et le protège contre l’intrusion des influences maléfiques du domaine subtil inférieur1. |
Illusions
mardi 9 février 2016
René Guénon - Les fissures de la Grande Muraille
samedi 6 février 2016
René Guénon- Les limites du mental
René Guénon - L'illusion des statistiques
Revenons maintenant à la considération du point de vue plus proprement «
scientifique », tel que les modernes l’entendent ; ce point de vue se
caractérise avant tout par la prétention de réduire toutes choses à la quantité
et de ne tenir aucun compte de ce qui ne s’y laisse pas réduire, de le regarder
en quelque sorte comme inexistant ; on en est arrivé à penser et à dire
couramment que tout ce qui ne peut pas être « chiffré », c’est-à-dire exprimé
en termes purement quantitatifs, est par là même dépourvu de toute valeur «
scientifique » ; et cette prétention ne s’applique pas seulement à la «
physique» au sens ordinaire de ce mot, mais à tout l’ensemble des sciences
admises « officiellement » de nos jours, et comme nous l’avons déjà vu elle
s’étend même jusqu’au domaine psychologique.
Kali-Yuga
Le terme Kali-Yuga peut se traduire par "âge de fer", c'est à dire la période d'obscuration, "l'âge noir" ou "l'âge sombre" qui correspond à la dernière des quatre périodes de notre actuel Manvantara ou ère de Manu. Cette période, la plus ténébreuse de toutes, se distingue par son caractère extrêmement négatif, la confusion y règne, la "massification" s'y fait plus forte et les valeurs profanes, de par la domination générale du pouvoir temporel sur le pouvoir spirituel, y triomphent impitoyablement gagnant l'ensemble de la société.
vendredi 29 janvier 2016
Démonstration du Christ et de l'Antechrist par Saint Hippolyte
Mais il est temps d’aborder le sujet que nous nous
sommes proposé d’expliquer ; et après avoir rendu grâce à la gloire du
Tout-Puissant dans le commencement de ce discours, nous allons interroger les
saintes Écritures, qui nous apprendront ce qu’il faut entendre par la venue de
l’Antechrist ; dans quel temps, dans quel âge du monde doit-il apparaître, d’où
viendra-t-il, quelle sera sa patrie, quel sera son véritable nom, que les
Écritures se contentent d’indiquer par un nombre ; comment entraînera-t-il
les peuples dans l’erreur, les rassemblant sous le même étendard de tous les
bouts du monde ; de quelles tribulations, de quelles persécutions
affligera-t-il les saints, et comment se fera-t-il passer lui-même pour un
Dieu ; quelle sera sa fin ; comment s’annoncera la venue du Seigneur
du haut des cieux, ainsi que la conflagration générale de l’univers ; quel
sera le règne glorieux et céleste des saints ayant le Christ à leur tête, et
comment s’effectuera le châtiment des impies par le feu ?
René Guénon - Le renversement des symboles
Un exemple de Pentagramme sur le baptistère de Split (Croatie) datant des premiers siècles de l'ère chrétienne |
On s’étonne parfois qu’un même symbole puisse être pris en deux sens qui, apparemment tout au moins, sont directement opposés l’un à l’autre ; il ne s’agit pas simplement en cela, bien entendu, de la multiplicité de sens que, d’une façon générale, peut présenter tout symbole suivant le point de vue ou le niveau auquel on l’envisage, et qui fait d’ailleurs que le symbolisme ne peut jamais être « systématisé » en aucune façon,mais plus spécialement de deux aspects qui sont liés entre eux par un certain rapport de corrélation, prenant la forme d’une opposition, de telle sorte que l’un d’eux soit pour ainsi dire l’inverse ou le « négatif » de l’autre.
jeudi 21 janvier 2016
René Guénon - La grande parodie ou la spiritualité à rebours.
Par tout ce
que nous avons déjà dit, il est facile de se rendre compte que la constitution
de la « contre-tradition » et son triomphe apparent et momentané seront
proprement le règne de ce que nous avons appelé la « spiritualité à rebours »
qui, naturellement, n’est qu’une parodie de la spiritualité, qu’elle imite pour
ainsi dire en sens inverse, de sorte qu’elle paraît en être le contraire même;
nous disons seulement qu’elle le paraît, et non pas qu’elle l’est réellement
car, quelles que puissent être ses prétentions, il n’y a ici ni symétrie ni
équivalence possible. Il importe d’insister sur ce point car beaucoup, se laissant
tromper par les apparences, s’imaginent qu’il y a dans le monde comme deux
principes opposés se disputant la suprématie, conception erronée qui est, au
fond, la même chose que celle qui, en langage théologique, met Satan au même
niveau que Dieu, et que, à tort ou à raison, on attribue communément aux
Manichéens; il y a certes actuellement bien des gens qui sont, en ce sens, «
manichéens » sans s’en douter, et c’est là encore l’effet d’une « suggestion »
des plus pernicieuses. Cette conception, en effet, revient à affirmer une
dualité principielle radicalement irréductible ou, en d’autres termes, à nier
l’Unité suprême qui est au delà de toutes les oppositions et de tous les
antagonismes ; qu’une telle négation soit le fait des adhérents de la « contre-initiation
», il n’y a pas lieu de s’en étonner, et elle peut même être sincère de leur
part puisque le domaine métaphysique leur est complètement fermé ; qu’il soit
nécessaire pour eux de répandre et d’imposer cette conception, c’est encore
plus évident, car c’est seulement par là qu’ils peuvent réussir à se faire
prendre pour ce qu’ils ne sont pas et ne peuvent pas être réellement,
c’est-à-dire pour les représentants de quelque chose qui pourrait être mis en
parallèle avec la spiritualité et même l’emporter finalement sur elle.
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