vendredi 29 janvier 2016

Démonstration du Christ et de l'Antechrist par Saint Hippolyte

 
   
Mais il est temps d’aborder le sujet que nous nous sommes proposé d’expliquer ; et après avoir rendu grâce à la gloire du Tout-Puissant dans le commencement de ce discours, nous allons interroger les saintes Écritures, qui nous apprendront ce qu’il faut entendre par la venue de l’Antechrist ; dans quel temps, dans quel âge du monde doit-il apparaître, d’où viendra-t-il, quelle sera sa patrie, quel sera son véritable nom, que les Écritures se contentent d’indiquer par un nombre ; comment entraînera-t-il les peuples dans l’erreur, les rassemblant sous le même étendard de tous les bouts du monde ; de quelles tribulations, de quelles persécutions affligera-t-il les saints, et comment se fera-t-il passer lui-même pour un Dieu ; quelle sera sa fin ; comment s’annoncera la venue du Seigneur du haut des cieux, ainsi que la conflagration générale de l’univers ; quel sera le règne glorieux et céleste des saints ayant le Christ à leur tête, et comment s’effectuera le châtiment des impies par le feu ?

René Guénon - Le renversement des symboles

Un exemple de Pentagramme sur le baptistère de Split (Croatie) datant des premiers siècles de l'ère chrétienne

On s’étonne parfois qu’un même symbole puisse être pris en deux sens qui, apparemment tout au moins, sont directement opposés l’un à l’autre ; il ne s’agit pas simplement en cela, bien entendu, de la multiplicité de sens que, d’une façon générale, peut présenter tout symbole suivant le point de vue ou le niveau auquel on l’envisage, et qui fait d’ailleurs que le symbolisme ne peut jamais être « systématisé » en aucune façon,mais plus spécialement de deux aspects qui sont liés entre eux par un certain rapport de corrélation, prenant la forme d’une opposition, de telle sorte que l’un d’eux soit pour ainsi dire l’inverse ou le « négatif » de l’autre.



jeudi 21 janvier 2016

René Guénon - La grande parodie ou la spiritualité à rebours.



Par tout ce que nous avons déjà dit, il est facile de se rendre compte que la constitution de la « contre-tradition » et son triomphe apparent et momentané seront proprement le règne de ce que nous avons appelé la « spiritualité à rebours » qui, naturellement, n’est qu’une parodie de la spiritualité, qu’elle imite pour ainsi dire en sens inverse, de sorte qu’elle paraît en être le contraire même; nous disons seulement qu’elle le paraît, et non pas qu’elle l’est réellement car, quelles que puissent être ses prétentions, il n’y a ici ni symétrie ni équivalence possible. Il importe d’insister sur ce point car beaucoup, se laissant tromper par les apparences, s’imaginent qu’il y a dans le monde comme deux principes opposés se disputant la suprématie, conception erronée qui est, au fond, la même chose que celle qui, en langage théologique, met Satan au même niveau que Dieu, et que, à tort ou à raison, on attribue communément aux Manichéens; il y a certes actuellement bien des gens qui sont, en ce sens, « manichéens » sans s’en douter, et c’est là encore l’effet d’une « suggestion » des plus pernicieuses. Cette conception, en effet, revient à affirmer une dualité principielle radicalement irréductible ou, en d’autres termes, à nier l’Unité suprême qui est au delà de toutes les oppositions et de tous les antagonismes ; qu’une telle négation soit le fait des adhérents de la « contre-initiation », il n’y a pas lieu de s’en étonner, et elle peut même être sincère de leur part puisque le domaine métaphysique leur est complètement fermé ; qu’il soit nécessaire pour eux de répandre et d’imposer cette conception, c’est encore plus évident, car c’est seulement par là qu’ils peuvent réussir à se faire prendre pour ce qu’ils ne sont pas et ne peuvent pas être réellement, c’est-à-dire pour les représentants de quelque chose qui pourrait être mis en parallèle avec la spiritualité et même l’emporter finalement sur elle.